Histoires de réussite

Voici Monica : une grand-mère avec un grand G

Par avril 30, 2019 No Comments

La maternité. C’est censé être l’événement le plus magique dans la vie d’une femme : le moment où elle tient son bébé dans les bras pour la première fois, le lien qu’elle ressent, les larmes de joie qui lui viennent alors qu’elle fait la promesse de prendre soin de ce petit être fragile toute sa vie durant. Et si les larmes de joie ne viennent pas? Pire, si elles se transforment en larmes de tristesse? Ou si elles refusent de s’arrêter?

La dépression post-partum : un secret honteux

Pour près de 10 % des Canadiennes, le rêve de la maternité se mue en cauchemar à cause de la dépression post-partum. La jeune mère est prise de sanglots incontrôlables; elle est incapable de manger et s’éloigne de sa famille et de ses amis. Il est fréquent que ces femmes cachent leur problème, par crainte que leur entourage interprète leur tristesse comme un échec. La honte de ne pas avoir su s’adapter parfaitement au rôle « naturel » de mère peut pousser les femmes atteintes de dépression post-partum à s’enfoncer davantage dans la spirale de la maladie. Dans les cas extrêmes, certaines femmes en viennent même à se faire du mal ou à faire du mal à leur bébé.

Comment l’entourage d’une nouvelle famille peut-il apporter son aide en pareille situation?

Monica, une mère qui ne cesse jamais de l’être

Monica était très heureuse à l’idée de devenir grand-mère. « Je ne voulais pas admettre que j’étais suffisamment vieille pour devenir une grand-mère, plaisante-t-elle, mais vivre la grossesse de ma fille a été pour moi un réel bonheur. Et le bébé était parfait. »

Regarder sa fille s’adapter à son nouveau rôle de mère a fait affluer les souvenirs lointains de sa propre grossesse. « Je n’arrêtais pas de lui dire : N’est-ce pas merveilleux? C’est magique, non? Je pensais lui manifester ainsi mon soutien. »

Quelques semaines après la naissance de son petit-fils, Monica a commencé à remarquer un changement dans le comportement de sa fille. « Elle n’avait plus l’air d’avoir envie de quitter la maison; ses sautes d’humeur étaient soudaines et violentes, se souvient-elle. Je ne l’avais jamais vue dans cet état auparavant. »

L’état de sa fille n’a pas tardé à se répercuter sur la vie de Monica. Monica prenait des jours de congé pour s’occuper de son petit-fils et modifiait son horaire à la dernière minute pour se porter au secours de sa fille. « Je pensais en avoir fini avec le rôle de mère au jour le jour, explique-t-elle. J’étais prête à jouer les grand-mères, c’est-à-dire à me contenter de gâter mon petit-fils! »

Demander de l’aide

Monica commençait à suspecter sa fille d’être atteinte de dépression post-partum, mais elle ne savait pas trop comment s’y prendre. Elle ne voulait pas arrêter de lui apporter son soutien logistique; elle voulait juste recevoir elle-même un peu de soutien. « J’avais juste besoin qu’on m’épaule un peu », dit-elle. Elle a pris contact avec le service d’information sur la santé offert dans le cadre du régime d’avantages sociaux de son travail, qui l’a mise en relation avec une spécialiste de l’information sur la santé.

« Elle a été très compréhensive, se souvient Monica. Elle m’a écoutée attentivement, et elle semblait comprendre ma situation. Elle m’a dit qu’elle était aussi une mère, et qu’elle compatissait à mon désespoir. » Dans les jours qui ont suivi, Monica a reçu une trousse d’information détaillée comprenant des conseils, des techniques et des ressources pour aider les amis et les membres de la famille à soutenir les femmes aux prises avec des problèmes de santé mentale après l’accouchement.

Les amis de mes amis sont mes amis

Mais ce qui a le plus surpris Monica, c’est de recevoir une deuxième trousse d’information.

Le service avait envoyé une deuxième trousse d’information spécifiquement adressée à la fille de Monica. Cette trousse contenait des ressources communautaires pour les jeunes mères, des groupes de soutien après la grossesse, un soutien et des ressources locales ayant trait à l’allaitement, et une liste de professionnels de la santé mentale spécialisés dans la santé de la mère après la grossesse. « Je ne parvenais pas à y croire quand j’ai vu le nom de ma fille, explique Monica. C’était touchant de la part du service de s’adresser également directement à elle. J’avais le sentiment qu’ils se souciaient vraiment de nous. »

Monica a fait bon usage de l’information contenue dans sa trousse et du service de coaching santé pour apprendre à mieux soutenir sa fille; quant à la deuxième trousse, elle a aidé sa fille à maîtriser elle-même sa maladie.

Aujourd’hui, elles vont mieux toutes les deux, et Monica a pu reprendre le cours normal de sa vie, et son rôle de grand-mère gâteau.

« Même après autant d’années, la maternité reste une expérience magique », affirme Monica. Puis elle ajoute calmement : « C’est juste que parfois, les mamans ont besoin qu’on s’occupe aussi un peu d’elles ».

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https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/grossesse-et-sante-mentale-femmes-canada.html

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3118237/

https://www.theglobeandmail.com/opinion/editorials/canada-must-find-ways-to-prevent-postpartum-depression-deaths/article14319424/

https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/postpartum-depression/symptoms-causes/syc-20376617